Forbidden SIREN
Encore un test tiré de jeux-europe.com et écrit en collaboration avec Lord Shu. Alors attention c'est un peu du n'importe quoi, on avait essayé de faire pas mal d'humour et de ne pas se prendre au serieux, au final c'est moyennement réussi... Reste notre avis sur le jeu, le premier Forbidden Siren sur Playstation 2. Il s'agit d'un Survival / Horror avec quelques cotés infiltration. L'article date de mars 2004.
Test de Forbidden SIREN sur Playstation 2
Vous ne trouverez ici que le test de deux joueurs
névrosés sur Forbidden Siren dont le réalisateur du premier Silent Hill est à
l’origine, ce qui présage du meilleur ! Ce dernier est reconnu pour ce noble genre qu’est la simulation de
Teletubbies. Bon maintenant on arrête avec les vannes médiocres sinon on ne va
pas y arriver.
Un scénario Po vraiment simple à comprendre.
En effet, l’une des première grandes originalités (oui on casse le suspense : c’est un jeu super innovant) de FS tiens dans son mode de narration totalement inattendu et original. Pour la toute première, toute toute première fois lalala la la la... hum. Pour la toute première fois disais-je donc dans un survival / horror vous incarnerez plusieurs personnages. En fait non c’était déjà le cas dans Eternal Darkness, mais bon il n’empêche que l’approche reste totalement différente tout de même. Car vous incarnerez vos personnages, ce coup-ci à plusieurs reprises au court du jeu. La narration est non-linéaire : Elle se découpe en une multitude de chapitres qui apportent à chaque fois une pièce nouvelle dans ce puzzle scénaristique. Celui-ci vous sera présenter dans un planning détaillé vous montrant les liens entre chaque évènements. Ajoutez à cela que chaque chapitre peut aboutir à des évènements alternatifs en fonction des objectifs accomplis et vous comprendrez que nous assistons à un grand mélo scénaristique qui se laisse découvrir avec attention. L’histoire en elle-même prend place dans un village japonais, ô combien charmant, qui se trouve, et on commence à être habitué, hanté par une mystérieuse malédiction qui a réduit tous les habitants à l’état de mignons shibitos. Les shibitos sont des créatures fort sympathiques dont vous apprendrez à faire rapidement connaissance. Dans ce milieu joyeux, une dizaine de personnes n’ont pas trouvé de meilleur idée que de survivre à cette terreur en attendant un gentil joueur pour les prendre en charge.
Joueur comme Pinky Winky !
Oubliez votre
expérience passée des survival-horror car FS en propose une toute nouvelle
approche. Comme mentionné précédemment le jeu se découpe en une multitude de
chapitres. A chaque chapitre, vous incarnez un personnage susceptible d’être
accompagné par un autre qu’il faudra à tout prix protéger, et il vous sera
donné un objectif, ce dernier pouvant être agrémenté d’indices. Il vous
restera qu’à vous débrouiller pour atteindre l’objectif avec le peu de moyens dont vous disposez. En
effet les armes, qu’elles soient blanches ou à feu, sont très rares, de même
pour les munitions. Impossible aussi de trouver herbes ou médicaments magiques
pouvant penser vos blessures, l’erreur se montre fatal car votre résistance
s’avère être réaliste donc faible. Le brouillard ou l’obscurité vous imposent
une visibilité réduite. Pour vous orienter vous ne disposerez d’une carte
n’indiquant pas votre position, vous devrez donc faire preuve d’un certain sens
de l’orientation. Et bien évidemment les shibitos ont envahis les lieux. Bref
la notion de survie prend ici tout son sens. Pour faire face à la situation,
votre meilleure arme sera sans conteste le signt jacking. Mais qu’est-ce que
c’est que donc que cela ?
explication : le sight jacking vous permettra de voir ce que voit l’ennemi,
chose assez pratique finalement. Rendez-vous compte, si Napoléon avait
bénéficié du sight jacking, son armée ne se serait pas fait massacrée à
Waterloo ! Car en plus de voir ce que voit l’ennemi, le signt jacking
permet de définir approximativement la position de ce dernier (pour être plus
précis, la direction par rapport à la direction de votre regard, vous me
suivez ?). Ainsi
les informations fournies par le sight jacking sera à la solde de l’aspect
infiltration proposé par FS. Car il faut savoir que dans FS votre survie sera
fonction de votre discrétion. On avance à tâtons sans jamais improviser sinon
le game over guette telle une épée de Damoclès. Et c’est bien là que se trouve
tout le coup de génie de Forbidden Siren : mélanger subtilement les
sensations du survival-horror et de l’infiltration. Il faut souligner que le
jeu n’est absolument pas dirigiste malgré que les bonnes solutions pour
appréhender chaque situation se montrent au finale limitées. Ajoutons à cela le
droit à l’erreur très limité pour vite comprendre que la difficulté imposée
s’avère plutôt élevée. Ceci entraîne une durée de vie plus que conséquente. FS
détient d’ailleurs sans aucun doute la palme du survival-horror le plus long. Enfin
on pourra reprocher le fait que l’on se retrouve fréquemment dans les mêmes
environnements pour accomplir des objectifs ou des chapitres différents,
dommage.
Mignon comme Dipsy
Le style graphique de Siren est pour le moins atypique et le
monde dans lequel vous évoluerez est des plus angoissant et n’en reste pas
moins crédible. Les décors, souvent délabrés sont magnifiques et très
détaillés. Les effets de lumières sont utilisés avec classe et efficacité, tout
comme le brouillard. Les filtres graphiques (géniale mode lancée par le très
percutant Silent Hill 2) sont assez chouettes et font planer une fabuleuse
atmosphère de mystère dans la ville.
Les couleurs dominantes sont le noir et le jaune fluo. Non j’deconne, le rouge et le noir, bien sûr (©Stendhal). Evoluer dans un tel environnement avec seulement une lampe torche donne froid dans le dos.
Les personnages, aux visages photo réalistes semblent vivant (mais pour combien de temps ? Ahahaha (rire diabolique)) surtout qu’ils sont impeccablement animés et que leurs expressions faciales sont assez déroutantes. Brrrr. Les Shibitos sont aussi très classes, habillés dans leurs splendides costumes Hugo Boss, la preuve :
Hum. Oui, bon, les pauvres. N’empêche que dans le jeu, ils sont très réussis avec leurs habits tachés de sang (et non de Ketchup)
En bref, FS est magnifique, et son ambiance est une magnifique œuvre visuelle, avec une esthétique et un style certain, qui ne peut laisser de marbre. Une atmosphère qui semble être à mi-chemin entre le manga Dragon Head de Minetaro Mochizuki, de Hideo Nakata et les romans de Koji Suzuki.
Laa-laa la la la lala (air connu)
Pour obtenir un bon survival, une bande son efficace,
travaillée à l’extrême pour semer le doute et la peur dans la tête du joueur
est essentielle.
En gros, il faut lui foutre les boules à cet enfoiré !
FS propose donc une bande sont des plus abouties ; on remarque que les
compositions se démarquent de celles de Silent Hill dans le sens où elles sont
moins virulentes et qu’elles ne s’accentuent pas selon la situation dans
laquelle le joueur se trouve (ce qui correspond d’ailleurs à l’esprit du jeu,
qui se veut moins dirigiste). Ne vous attendez donc pas à retrouver des
musiques « à la Yamaoka » mais une ambiance sonore plus discrète,
mains néanmoins très angoissante.
Les bruitages sont eux aussi excellents ; les grognements des shibitos sont dérangeant à souhait et c’est à une véritable symphonie de râles et de gémissements que vous aurez droit, surtout lorsque vous utiliserez le mode vision. De plus, les différents sons des armes que vous utiliserez (ou pas) sont parfaits : le réalisme est poussé et on a vraiment l’impression d’y être, et de n’avoir pour seule solution que de faire le maximum pour sauver sa peau. Et ce sentiment s’accentue lorsque l’on entend la terrifiante sirène…
Une seule ombre pourtant apparaît dans cet idyllique
tableau : les doublages ! Rahhhhhhhhhhhhhh, les scélérats ils ont
osés ! Quelle honte ! SCEE a complètement saccagé les cinématiques du
jeu en nous affligeant des doublages français approximatifs (enfin c’est quand
même pas aussi lamentable que MGS ou Vampire Night). Quand même, payer un jeu
60 euros et ne même pas avoir le choix entre VOSTF et VF (dont tout le monde se
fout), c’est écoeurant. Il serait peut être temps que les éditeurs se bougent
un peu l’arrière train et nous servent des versions potables des jeux japonais,
respectant l’œuvre originale.
Heureusement, il y relativement peu de dialogues durant les
phases de gameplay.
En conclusion, Forbidden Siren apporte de véritables innovations dans un genre qui était jusqu’alors figé dans son principe. Un concept nouveau et bien pensé, musiques et ambiance dans le ton. Un subtil mélange entre le survival-horror et l’infiltration. Une expérience que les amateurs de nouvelles bonnes sensations se doivent de vivre.
Durée de vie : 8/10
Graphismes : 8/10
Maniabilité :7/10
Intérêt général : 8/10