A Film Noir Love Story
Un autre test que j’avais fait pour Jeux-Europe : Celui de Max Payne 2 : The Fall of Max Payne, jeu d’action de Remedy pour PC. Le test date de novembre 2003.
Test de Max Payne 2
Il y a deux ans,
MP avait séduit grâce à ses scènes d’action survitaminées, son ambiance
« noire » particulièrement réussie et sa mise en scène très
cinématographique. Le Bullet Time, système inspiré du film Matrix permettait
aux joueurs de ralentir les ennemis lors des scènes de Gunfight, afin de
pouvoir s’en débarrasser plus facilement et avec beaucoup plus de fun. Ce
système donnait une touche d’originalité à un gameplay déjà efficace.
Malheureusement, les conversions de ce titre
PC sur consoles (PS 2 et Xbox) n’étaient pas vraiment à la hauteur, obligeant
les « consoleux » à se mettre au clavier et à la souris pour vivre
une aventure digne de ce nom.
Aujourd’hui, rien n’a changé : MP2 est
excellent sur PC, moyen sur Xbox, et complètement raté sur PS2 ; en effet
sur console non seulement la maniabilité n’est pas au top, mais la réalisation
laisse à désirer, surtout sur PS2 où les développeurs semblent n’avoir fait
aucun travail d’optimisation. Dommage. Si vous n’avez qu’une Play, rabattez-vous
plutôt sur Dead to rights de Namco.
Peine Max pour Max Payne !
On retrouve la patte « Max Payne » à la seconde même où l’on lance le jeu : comme d’habitude l’histoire nous est narré tantôt par de magnifiques bandes dessinées tantôt par des cinématiques réalisés avec le moteur du jeu. On sent l’influence du comics « Sin City » de Frank Miller. Max se réveille à l’hôpital après une nuit des plus mouvementés ; il nous entraîne dans son cauchemar, et nous fait partager ses états d’âme alors qu’il est blessé et que ses souvenirs le hantent. On se rend vite compte que le jeu ne commence pas par le début, et c’est au fur et à mesure que l’on verra ce qu’il s’est passé et comment Max en est arrivé là.
Max n’est d’ailleurs pas le seul protagoniste de cette histoire puisque l’on incarnera aussi à différents passages Mona Sax, impitoyable tueuse dont il tombera amoureux. Voir l’histoire de son point de vue apportera beaucoup d’éléments supplémentaires, et il faudra faire le tri ; en ce sens, MP2 s’apparente à un jeu de piste, où recoller les morceaux s’avérera être indispensable pour tout comprendre de la soirée de Max et Mona. Comme dans le premier volet, le point de vue de Max sera privilégié et nous serons témoins de sa descente aux enfers. Les développeurs on fait le maximum pour que le joueur se sente impliqué, en nous faisant par exemple vivre les cauchemars de Max, passages toujours aussi psychédéliques, peu intéressant en termes de gameplay pur mais admirablement mis en scène.
Les cinématiques et les BD sont très belles et les doublages, en anglais cette fois-ci, sont excellents, et témoignent d’un vrai travail de la part des acteurs. Les dialogues sont eux aussi par moment très bon, comme dans tout bon film noir, en fait.
Car c’est vraiment là où MP2 puise son inspiration, dans les films de gangster des années 40 ou dans les film d’action du type The Killer de John Woo. Remedy parvient une fois de plus à adapter ce style de cinéma en jeu vidéo, ce qui n’est pas un mal, en y incorporant tout les ingrédients indispensables : Un dur à cuire, une femme fatale, des règlements de compte…
Après l’hôpital, c’est dans un entrepôt que
l’histoire se poursuit. Finit de rire, les premiers « nettoyeurs »
apparaissent. Clic droit. Bullet Time.
De l’importance du Bullet Time
Il vous faudra
environ trois seconde pour prendre en main MP2 sur PC. Même moi qui ne suis pas
habitué aux jeux d’action PC je n’ai eu aucun mal, y compris dans les premiers
niveaux. Avoir joué au premier facilite grandement la tâche, puisque les
commandes sont les mêmes. Sur console, la prise en main est plus délicate
puisque le jeu n’est pas vraiment adapté à la manette :( Jouer sur PC se
révèle donc plus agréable et beaucoup moins frustrant.
On redécouvre bien sûr avec ce titre les
joies du Bullet Time, ce qui ravira les fans de Matrix. Un système d’ailleurs
bien mieux exploité que dans le médiocre Enter the matrix (Shiny).
Un fois ce mode lancé on pourra à notre
guise exploser facilement les diverses saloperies qui virevolteront autour de
Max… Malheureusement, il n’y a pas de nouveaux mouvements, mis à part une
animation bien classe qui s’enclenche lorsque Max recharge. Et c’est bien là le
principal reproche que l’on peut faire à MP2 : alors que l’on aurait pu
croire que le gameplay allait considérablement s’étoffer, il n’apporte au final
rien de bien nouveau. Les gars de Remedy se sont plus concentrés sur l’histoire
et l’ambiance que sur le jeu en lui-même. On pourra regretter aussi que les
niveaux soient extrêmement linéaires. Dommage, avec plus d’innovations et un
level design plus fouillé, MP2 aurait pu accéder au statut de véritable hit.
La principale innovation réside dans les
phases où on doit protéger un autre personnage : il faut gérer deux barres
de vie, et veiller à ce qu’aucun des deux ne se fasse descendre. Les niveaux
sont donc peut être un poil plus diversifiés que dans le premier, avec par
exemple quelques scènes de sniper.
MP2 n’est pas très dur, comme son aîné, mais
vous pourrez bien sûr régler le niveau de difficulté si vous voulez un
challenge plus difficile. Il se finit vite, même la première fois (comptez
environ 6-7h de jeu), ce qui est là aussi assez dommage.
Une beauté
J’ai eu la
chance de jouer à MP2 sur PC sur une bonne config’ et autant dire que le jeu en
jette un maxx’ (Payne)
La direction de Jeux-Europe.com s’excuse de
ce jeu de mots ô combien pitoyable et vous informe que le testeur responsable
de la phrase ci-dessus n’est plus testeur mais chroniqueur dans la section
« les nouveautés sur Famicom », ce qui n’est pas une régression
professionnelle mais un poste mieux adapté à ses compétences.
Sur Xbox, il est également assez chouette,
mais c’est sur PS2 que le travail a été complètement bâclé. C’est tout de même
assez honteux de vendre des titres aussi saccagés que Mafia ou MP2 sur cette
console.
Toujours est-il que sur PC MP est vraiment
très classe : les décors sont magnifiques, très détaillés, que ce soient
dans le manoir ou dans les vieux immeubles délabrés. La modélisation des
personnages est assez impressionnante, et leurs visages sont particulièrement
beaux. Mention spéciale pour les scènes de gunfight où tout les personnages
sont bien animés et où l’on a vraiment l’impression d’être dans un film de John
Woo ou de Johnny To où une partie de la mise en scène aurait été laissée à la
charge du spectateur / joueur.
Bref, la réalisation de MP2 est vraiment
très soignée, dans les moindres détails (par exemple les corps tombent avec
beaucoup de réalisme). Il s’en dégage une atmosphère assez pesante,
« noire », qui finalement est assez attirante. L’ambiance est donc
assez proche de celle du premier, mais elle est encore plus aboutie.
La musique est
bien sûr une part importante de l’ambiance. Le thème principal est pas mal,
assez triste. Il va de pair avec le sujet du jeu. Les autres musiques sont
elles aussi parfois assez classes, et se font souvent discrètes. Il y a aussi
une chouette musique jouée au piano que vous n’écouterez pas longtemps puisque
vous devrez tuer cette ordure de pianiste (un garde comme les autres en fait).
Les bruitages sont eux aussi très réussis,
surtout les bruits des armes, que se soit dans le mode Bullet Time, où la bande
son est ralentie, ou non.
envoyé par Sudemax
En conclusion
MP2 est un bon jeu sur PC, bien bourrin, beau et prenant, mais qui n’apporte
malheureusement pas beaucoup d’innovations. Si vous jouez sur console, passez
votre chemin.
Scénario : 7/10
Durée de vie : 6/10
Graphismes : 9/10, 4/10 sur PS2
Maniabilité : 8/10 sur PC, 6/10 sur
console
Intérêt général : 7/10 sur PC, 5/10
sur console